samedi 17 décembre 2011

L'automne à la japonaise - Acte 2 : Kuratake-yama !

De l'aventure, du suspense, des paysages magnifiques et un Mont Fuji, voilà ce que je vous propose dans ce second récit de l'automne - alias comment un site trop vieillot pour être honnête nous a fourni une belle randonnée aux couleurs du momiji.

23 novembre, fête du Travail au Japon, jour férié inattendu qui fait bien plaisir quand on est censé avoir du boulot. Au lieu de profiter de l'automne de la flemme, me voilà parti en une belle équipée pour le lointain mont Kuratake, situé dans la préfecture voisine de Yamanashi et inconnu de la totalité des Japonais. Comment suis-je tombé en possession d'un plan pareil ? Peu après après la balade du Mont Takao, Philipp l'Allemand a déniché un vieux site à l'esthétique dégueulasse tenu par un groupes d'alpinistes occidentaux à propos de randonnées dans les environs de Tokyo. En ayant trouvé une sympatoche et à la portée du premier venu, j'ai imprimé une carte topographique où le parcours était souligné au gros stabilo rose, j'ai fait un bel évènement Facebook pour rameuter du monde et SQUADALA nous sommes partis !

23 novembre donc, frais et dispos et cette fois en avance au rendez-vous, on rassemble tout le monde avant de faire un premier changement à Shinjuku pour sortir de Tokyo, puis un second à Takao pour s'enfoncer plus loin encore dans les montagnes. A bord, une équipe internationale constituée d'un Espagnol, un Allemand, une Danoise, un Hollandais, une Taiwanaise, deux Japonais et moi-même, tous prêts à en découdre. Et ce n'est pas arrivées devant la montagne et ses 700 mètres de dénivelé qu'on s'est découragés, loin de là.

Mont Kuratake droit devant !


Des futurs paquets d'Uncle Ben's





Ouaip, attention aux ours. On les a bien cherchés pourtant, mais aucun n'a daigné se montrer pour faire un remake de Danse avec les Loups en mode sanglant. C'est presque la même chose pour les touristes : on n'en a pas trouvé un seul, mais on n'en a pas cherché non plus. Il faut dire que ce coin était plutôt reculé, loin de tous les guides touristiques, et le mont Takao aspire une bonne partie des voyageurs. Tout ce qu'on a rencontré, c'est un une quantité assez faramineuse de Japonais du 3e âge assez en forme pour assurer un marathon et quelques jeunes qui s'étaient égarés par là. La fortune leur a joué un bon sort, car l'ambiance était purement magique en ces lieux. Trêve de bavardage, voilà une petite galerie photo pour vous retranscrire au mieux l'atmosphère de la forêt.


Il est où le Dieu Cerf ?

Ce panneau indique que l'eau de source de la montagne est potable et qu'il ne faut pas la polluer, ce qui m'a vraiment étonné car je ne m'attendais pas à trouver de l'eau buvable en l'état au Japon. La France est loin.




Et puis ce fut le drame. On s'est trouvés à une sorte de croisement avec un petit sentier s'enfonçant à flanc de montagne, et la carte mentionnant un crochet et une dénivellation à peu près constante (ou ma mauvaise foi étant tout à fait apparente), on s'est laissés tenter par ce chemin de traverse. C'est alors qu'on est entrés dans un monde de pins et de rais de lumière très joli, mais sans véritable chemin.


Vu qu'on a fini par se douter que quelque chose n'allait pas, on a juste grimpé le flanc de la montagne jusqu'à retrouver le chemin des crêtes qu'on était censés emprunter. Mais c'est devenu hilarant quand on a déboulé de nulle part, suants et haletants, devant un groupe de Japonaises plus soixantenaires que cinquantenaires qui ont juste demandé calmement "Vous vous êtes trompés de chemin ?". Yes captain'.

La grimpette freestyle en question

Après ce fâcheux épisode et la pause qui s'est imposée, il ne nous restait plus beaucoup de chemin avant le sommet. Le problème, c'est que ce chemin ne faisait pas dans la dentelle et que sa pente a tué la moitié de l'équipée. Mais plus grand est l'effort, plus belle est la récompense : nous voici on the top of the mountain !

Mont Kuratake - 990m

La vallée d'où on est montés.

Si on a retrouvé nos Japonaises cinquantenaires mi-rigolardes mi-soulagées de nous voir arrivés jusqu'ici, on a aussi retrouvé un brave compère qui ne se montre pas si souvent.

Coucou Fuji !

C'est assez dur d'exprimer la fascination que provoque cette montagne. Sa forme parfaite, le décalage de hauteur entre Fuji et les autres monts, et aussi son caractère de montagne solitaire (ce qui ne se voit pas bien ici, notons à tout hasard que le Fuji était bien loin de nous), tout ça se mêle pour lui donner un charme tout à fait particulier.


Ce n'est pas tout, mais il nous fallait redescendre à temps pour ne pas se faire surprendre par la nuit, qui tombe très tôt et très vite. Prenant un autre chemin des crêtes pour revenir à la petite ville, on a pu avoir une autre explosion de momiji en pleine figure. Pour notre plus grand plaisir.


Adret et momiji à droite, ubac et conifères à gauche. Le clash des versants.

Petite pause dans une clairière à la Lothlorien

De retour dans la vallée, entourés des montagnes aux formes asiatiques au possible. Avec une pyramide en bonus.

On est revenus pile-poil à la gare à la tombée de la nuit, mais on venait de louper le train. Mais ce n'est pas plus mal, car on a pu se payer 45 minutes dans un petit local d'attente ressemblant trait pour trait à un gîte canadien en rondins de bois, bien occupés à finir les snacks et biscuits qui nous restaient ainsi qu'à piller les canettes de café du distributeur automatique. Cela ne nous a pas empêchés de comater convenablement une fois montés dans le wagon qui nous a doucement ramenés vers la capitale. Prochaine sortie randonnée : on se tape l'Everest !

*BONUS : Le mont Fuji depuis Tokyo*
(j'ai enfin réussi à le voir cet enfoiré, c'était mission impossible à la fin de l'été)



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