vendredi 30 mars 2012

Aventures à Formose

L'un des avantages à vivre dans une résidence internationale, c'est qu'on a subitement plein d'endroits où voyager pour pas cher dans le monde. C'est ainsi qu'une véritable expédition estampillée Sôdai-ryô a quitté le dortoir à la toute fin février pour rejoindre l'une des nôtres à Taïwan. Pas vraiment la Chine, franchement pas le Japon non-plus, bienvenue au pays de l'entre-deux soumis aux aléas de l'Histoire.


En effet, Taïwan a un passé assez chaotique. Pleinement intégrée à la Chine en 1885 en tant que nouvelle province, Formose a été très vite annexée par l'Empire japonais en 1895 après la guerre sino-japonaise. Comme toute colonisation, la présence nippone sur l'île a stimulé à la fois un développement industriel et une amélioration des infrastructures comme de nombreuses révoltes de la population. La politique d'assimilation (et sans doute de répression) s'est faite très importante à partir de 1937, mais la défaite japonaise en 1945 a signé le retour de Taïwan dans le giron chinois. Les Taïwanais n'ont pas fait la fête bien longtemps, car le décalage culturel après 50 années de domination étrangère, l'écartement des élites taïwanaises du pouvoir ainsi que la guerre civile sur le continent ont fait retomber l'enthousiasme comme un soufflet. En 1949, Tchang Kaï-chek se replie avec ses fidèles sur Taïwan pour y prolonger la République de Chine tandis que la République Populaire de Chine de Mao fête sa victoire à grands coups d'alcool de riz. Voilà pour le passé, mais qu'en est-il maintenant ?

J'ai toujours pris pour une évidence que Taïwan est un Etat indépendant, quoique un peu soumis à son géant de voisin. Après avoir vu la situation sur place, j'ai un peu déchanté. Taïwan a son propre gouvernement, sa propre monnaie et ses propres institutions, mais c'est sur le plan international que le tableau pêche. Naguère reconnue par l'ONU et notamment membre du Conseil de Sécurité, la République de Chine s'est faite dégager en 1971 par la République Populaire de Chine et n'a aujourd'hui d'ambassade que dans 24 Etats qui ne pèsent pas lourd sur l'échiquier politique - à l'image du Vatican, seul Etat européen dans la liste. Heureusement, Taïwan a des Bureaux de Représentation dans les autres pays - laissant planer un statu-quo ambigu - qui s'occupent des démarches consulaires et attribuent les visas. Et si Taïwan délivre ses propres passeports, il me semble qu'encore aujourd'hui, il est impossible pour les détendeurs de tels passeports de se rendre en Chine continentale. Les querelles de famille, cancer rongeant les relations internationales depuis le Moyen-Âge.
Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est que les Taïwanais eux-mêmes sont divisés sur la question. D'après notre charmante hôte, la moitié de la population se considère comme Chinoise (reste à savoir si c'est en "Chinois légitimes" ou en "Chinois de la République Populaire"...), l'autre moitié comme Taïwanaise. Un second niveau de désaccord s'accumule sur la question politique de l'Indépendance (les Verts), de la Réunification (les Bleus) ou encore du statu-quo. La question est épineuse vu les flux économiques de la région et tous les risques qu'il y a à faire enrager le dragon chinois, et la prise de position sur la question est l'une des pires choses à faire en bonne société, ce qui rappelle le climat de notre bonne vieille Affaire Dreyfus.

De leur côté, Dear Daniel et Hello Kitty s'en foutent de toutes ces questions identitaires et revêtent le costume traditionnel taïwanais bien qu'ils soient Japonais

C'est donc à Taipei que nous avons été logés, ou plus exactement dans la banlieue Nord de Taipei, au bord de la mer. De là, des expéditions en voiture, en bus et en train nous ont ouvert l'accès à tout plein d'endroits parfois même éloignés.

La chose qui m'a le plus frappé reste l'atmosphère générale de Taipei. On sent qu'on se trouve en Asie. Autant le Japon a un code culturel et une certaine atmosphère en commun avec l'Occident, autant Taïwan est entièrement projeté dans un autre univers. Les rues sont remplies d'enseignes colorées, les bâtiments sont anciens pour une part et précaires pour une autre, la foule est compacte, les marchés emplissent des quartiers entiers où les commerçants hèlent les clients pour leur présenter leurs cargaisons et où l'odeur de plats inconnus, parfois désagréable pour les nez non-habitués, imprègne les rues. A cela s'ajoutent les accents exotiques du chinois, le fait de ne pas comprendre 95% de ce qui est écrit, et puis... le coût ridiculement bas de la vie.

Petites barques de pêcheurs
Marché en bord de mer

Et puis il y a un certain choc culturel. Peut-être est-ce parce que j'apprends la langue depuis un bon moment et que je sais peu ou prou comment les Japonais se comportent que je n'ai pas eu de mal à me fondre dans leur archipel, mais plusieurs pratiques m'ont donné du fil à retordre chez les Taïwanais. Tout d'abord, les toilettes... Voyez-vous, on ne jette pas le papier toilette usagé dans la cuvette, mais dans un corbeille à côté. Si le contenu de la poubelle se remplit très rapidement, cela ne génère étonnamment pas de problèmes d'odeur.

Il y a comme des accents communistes dans l'air

Affiche placardée dans les sanitaires. Je n'ai toujours pas compris s'il s'agissait d'un guide de savoir-vivre aux toilettes ou bien une publicité, l'image d'une bière étant imprimée sur le même papier un peu plus à droite

Il y a aussi un peu de Singapour dans l'air

Le second élément réside dans le marchandage incessant dès que l'on veut acheter quelque chose dans un marché, où l'on est sûr de se faire pigeonner méchamment même si ça semble très peu cher. La bonne parade ici est de se faire accompagner par des Taïwanais qui connaissent la vraie valeur des choses et dont les coups de main opportuns font se liquéfier ces coquins de commerçants. C'est là qu'on retrouve la (fourbe) influence de la sphère culturelle chinoise ; essayez-voir de marchander au Japon, on va vous envoyer sur les roses.
Autre différence, très surprenante : d'après ce que j'ai ressenti, les Taïwanais parlent mieux l'anglais que les Japonais. Alors que les commerçants ne communiquent absolument pas dans la langue de Shakespeare au pays du Soleil Levant même en ayant de solides bases, ou alors n'en bafouillent que quelques mots, les habitants de Formose m'ont bluffés. Que ce soit au marché nocturne où les vendeurs me sortent un anglais sans faille (mais qui font mine de ne pas comprendre quand on leur demande s'il n'y a pas moins cher), ou même dans un magasin lambda où une cliente, vénérable grand-mère en son état, nous a guidés sans le moindre obstacle linguistique et a même engagé la conversation. Mindfuck. Pourquoi une telle différence entre Taïwan et le Japon ? Peut-être d'une part parce que Taïwan n'a pas ce complexe d'infériorité linguistique qu'ont nombre de Japonais ("ah non, je ne peux pas parler anglais, c'est trop difficile et je ne sais pas le prononcer"), et d'autre part parce qu'il n'y a absolument pas de doublage taïwanais des séries et films américains, tout étant sous-titré à Formose... alors qu'on se retrouve avec des Blancs causant comme des Yakuza au Japon, soulevant de grands fous rires même devant des films pas franchement drôles comme Inception.

Marché nocturne de Shilin

Du monde. Beaucoup de monde.




Autre distinction remarquable : Japonais et Taïwanais ne partagent pas la (les ?) même(s) religion(s). En effet, ces premiers sont en grande majorité shintoïstes et bouddhistes tandis que ces derniers pratiquent plutôt une combinaison de bouddhisme et de taoïsme. La différence ne saute pas aux yeux, dites-vous ? Et pourtant si. Au Japon, le paysage est rempli de torii rouges des sanctuaires shinto et des grands toits des temples bouddhistes, les bâtiments religieux étant très sobres, la plupart du temps couleur bois et sans fioriture inutile si ce n'est quelques dorures. Mais à Taïwan, c'est l'explosion de couleurs dans tous les édifices de culte. Pour vous faire une idée, la différence est du même ordre qu'entre un temple protestant et une église orthodoxe. Vu que l'idée ne semble pas suffire, voilà quelques photos de temples taoïstes.




Phénix et dragon


D'après ce que j'ai compris, le Dragon réalise les souhaits mais apporte aussi les vérités. Apparemment, il n'a pas aimé mon choix de Master.

Offrandes aux ancêtres chez notre hôte.


Si la plupart des quartiers de la ville ne ressemblent pas à Times Square, Taipei comporte tout de même des zones au bâti très récent, moderne et fonctionnel. C'est là qu'on se rappelle que Taïwan fait partie des Cinq Dragons asiatiques, et que même si le PIB/tête de pipe n'atteint pas celui de la Grande-Bretagne, il s'élève peu à peu alors qu'on progresse vers une société post-industrielle. Un Japonais que j'ai rencontré récemment m'a confié son impression que l'actuel Taïwan est dans le même état de développement que le Japon d'il y a trente ans. Je le rejoins sur ce point, mais je serais étonné qu'il faille trente années aux Taïwanais pour rattraper leurs anciens colonisateurs.

Centre-ville de Taipei


Toujours dans le centre, quartier chicos qui a des airs européens


N'oublions pas Taipei 101, naguère plus haute tour du monde, qui veille sur le coin ultra-moderne de la capitale

C'est la nuit qu'on peut apercevoir le mieux l'aspect haute-technologie de Taipei...

... tout comme son côté traditionnel avec coupe-gorges et dédales urbains


Taipei, c'est aussi un super métro qui n'a rien à envier à celui de Tokyo. Propre, lumineux, vaste, et rempli d'affiches qui seraient tragiques si elles n'étaient pas hilarantes.



Je me demande surtout pourquoi la policière se protège des pervers au lieu d'aider les victimes


Quand je vois des Japonais et surtout des Chinois voyager, j'ai l'impression qu'ils ne se déplacent que pour la bouffe. Les plats régionaux faisant légion sur l'archipel nippon, il n'est pas rare de voir des touristes descendre à une station, manger en vitesse la spécialité culinaire du coin dans l'enceinte de la gare et remonter dans les wagons sans rien voir de la ville ni des choses à visiter. Economie de temps pour les salary men en voyage d'affaire, paraît-il. Eh bien figurez-vous que pour la première fois, j'ai moi-aussi versé dans le tourisme alimentaire, mais pour une autre raison. En effet, la nourriture à Taïwan est non-seulement différente du Japon, très bon marché et au goût très prononcé, mais elle est aussi DELICIEUSE. Résultat : on a passé la majeure partie du séjour à bouffer.

Festin pour une poignée d'euros

Double "fondue"

Menu à volonté de xiaolongbao ("sha lon bao")


Mais entre deux ventrées, on a quand même eu le temps de visiter deux-trois endroits touristiques de la capitale.

Mémorial Tchang Kaï-chek

Le Théâtre National

National Concert Hall

Intérieur du Mémorial Sun Yat-sen, le Père de la République de Chine - et donc de la nation taïwanaise

Le Musée national du palais


Outre les affiches du métro, Taïwan partage plusieurs éléments culturels avec le Japon. Tout d'abord, l'omniprésence des combini. Family Mart et Seven Eleven éclairent aussi les rues de Taipei 24h/24 et 7 j/7, les mêmes marchandises peu ou prou y étant vendues bien que l'agencement général diffère. En bref, la différence principale réside en l'absence de l'"Irasshaimaseee~" de bienvenue lancée par les employés quand on met le pied à l'intérieur.
Ensuite, n'oublions pas le sigle "Made in Taïwan". Taïwan, c'est quand même le pays de la main d’œuvre pas chère, des produits industriels à prix cassés pour à peu près la même qualité qu'ailleurs. C'est pourquoi nombre de Japonais viennent à Taïwan pour manger, bien sûr, mais surtout pour y faire leurs courses et se remplir les valises de vêtements entre quelques bijoux en jade et autres cakes à l'ananas. En sillonnant les marchés deux minutes, on retrouve tout ce qui marche au Japon avec son diktat du kawaii : mascara Hello Kitty, figurines de manga ou d'anime, babioles estampillées de mascottes mignonnes, grosses pantoufles ridicules et/ou confortables, peluches géantes et plus si affinités. Le tout de marque japonaise, bien sûr, à moins que ce ne soit de la contrefaçon très grossière. L'epic fail dans le genre contrefaçon/violation de copyright reste la peluche d'ours toute mignonne, réplique exacte de Rilakkuma... mais dénommée Tea Bear. Facepalm.


Plein de japonaiseries avec un GROS Rilakkuma... ou Tea Bear ?

Et puis, il y a les productions audiovisuelles. Les Taïwanais sont friands de drama nippons qu'ils importent et sous-titrent en paquets de douze, ce qui leur fait beaucoup beaucoup de références culturelles communes. Enfin, pourvu qu'on ne se trouve pas dans la partie de l'île où l'on veut voir la tête de chaque Japonais au bout d'une pique, les Taïwanais sont assez nombreux à parler la langue des samouraïs. Apprise à l'école en LV2, ça ne m'étonnerait pas qu'elle soit la marque d'une certaine "élite" à l'image de la maîtrise du français en Europe de l'Est, en Russie ou dans tout autre pays très éloigné de la sphère culturelle tricolore. L'époque coloniale n'est pas si loin que ça au final, deux générations à peine, et ce genre de marqueur linguistique mettrait bien plus longtemps à s'effacer...

Coiffeur assez tendance, avec un nom Japonais ("kila kila" = étinceler, briller) et une description anglaise. Coolôs.


Bref, que penser de tout cela au final ? Taïwan, c'est la Chine ? Poser cette question à notre hôtesse de Formose, c'est passer pour le dernier des demeurés. Et pourtant, je ne suis pas sûr qu'elle soit en faveur de l'Indépendance de son pays... Que Taïwan soit véritablement un Etat ou pas, cela reste une nation distincte de Pékin, ayant évolué dans une direction différente sous l'influence japonaise et la résistance au communisme.

Et la bouffe y est délicieuse.

Ciao Taipei, à la prochaine !

samedi 24 mars 2012

De sanctuaires en volcan

Je vous ai beaucoup parlé de Hokkaidô dans le dernier message, mais je ne vous ai pas dit que ça a été le point de départ d'une belle période de voyages. Rentrant donc à Tokyo en laissant lâchement ma copine dans cette contrée glacée et hostile, j'ai retrouvé mes parents venus me faire un coucou à la capitale. Après un brin de visite tokyoïte, nous sommes partis au large, vers l'Ouest, là où les néons se font moins voyants et les vieilles traditions plus présentes. Petit aperçu.


~Kyoto

Carte immonde mais pratique

Il est impensable de venir au Japon sans visiter Kyoto, la vieille capitale impériale aux mille merveilles. Construite afin d'offrir un nouveau réceptacle à la cour impériale, à l'abri des intrigues du clergé bouddhiste de Nara, des séismes et des typhons, Heiankyô ("Capitale de la Paix", l'ancien nom de Kyoto) devint la nouvelle capitale du pays en 794 et le demeura jusqu'en 1868, début de la Restauration Meiji. Ayant échappé aux bombardements américains durant la Seconde guerre mondiale, elle conserve encore aujourd'hui temples et palais plusieurs fois centenaires, si ce n'est millénaires. Centre de la culture traditionnelle japonaise, ville des maiko et geiko (apprenties-geisha et geisha confirmées), Kyoto à de quoi en mettre plein les mirettes.



Le temple Kiyomizu, l'un des plus anciens de Kyoto

Kyoto vu depuis le Kiyomizu


Les petites ruelles de Gion

Jardin zen du Ryoan-ji


Le célébrissime Pavillon d'Or alias Kinkakuji


Le château Nijô, doté du très connu Parquet du Rossignol qui chante sous les pas pour protéger le châtelain d'attaques surprises




Le Pavillon d'Argent, alias Ginkakuji, qui par un malheur de l'histoire n'a jamais reçu sa couche de feuilles d'argent




Parmi la foule de temples et de palais, il y a à Kyoto un sanctuaire relativement méconnu : le Fushimi Inari. Il s'agit du plus grand sanctuaire consacré à Inari, l'une des principales divinités shinto, représentée par le Renard et protectrice des céréales, des fonderies, du foyer et du commerce. Mais la grande spécificité du Fushimi Inari est qu'il occupe une montagne entière, et que sur les flancs de cette montagne courent des tunnels de torii vermillons sur des kilomètres et des kilomètres, formant une succession de plus de 10.000 portiques en pleine nature. Une belle image valant bien 100 discours, je vous laisse regarder par vous-mêmes.

Entrée du sanctuaire Fushimi Inari






Considéré parfois comme son messager, parfois comme son incarnation, le Renard représente le dieu Inari. Aujourd'hui largement vénéré comme divinité du commerce, il n'est pas rare de voir des salary men rendre visite à l'un de ses innombrables sanctuaires avant la signature d'un contrat juteux. Ou pour les joueurs, de le prier avant de se rendre au pachinko.

Tablettes votives
Renard féroce. Ce sont les visiteurs qui dessinent le visage du renard en inscrivant leur vœu au verso


Cimetière au sommet de la colline



~Kumamoto


Kumamoto n'est pas à première vue la destination touristique la plus évidente. Excentré sur l'île de Kyûshû sans avoir la folie trépidante des grandes métropoles comme Tokyo ou Osaka ni la richesse culturelle de Kyoto, Kumamoto reste souvent dans l'ombre. Et pourtant, cette ville mérite qu'on s'y intéresse un minimum, l'ombre en question étant souvent celle de son château.

Donjon et tour auxiliaire du château de Kumamoto, jadis cœur d'un immense complexe militaire s'étendant sur la majeure partie de la ville. Il est classé comme l'un des plus beaux châteaux du pays.

LienLa construction du château a été achevée au début du XVIIe siècle. Réputé imprenable, il n'est tombé qu'en 1877 lors de la Révolte de Satsuma, dernier baroud d'honneur des samouraï, la majeure partie du complexe ayant brûlé. La restauration n'a été effectuée qu'au début des années 1960 !


La Vielle Garde ne quitte jamais son poste

Remparts en éventail pour rendre l'escalade plus périlleuse


Mais Kumamoto, c'est aussi un jardin impressionnant : le Suizenji Jôju-en. Son organisation ayant nécessité plus de 80 ans pour atteindre le résultat voulu, et c'est en effet un petit chef d’œuvre végétal. Selon sa position dans le jardin, on peut voire reproduites les très célèbres Cinquante-trois Stations du Tôkaidô telles qu'immortalisées sous forme d'estampes par Hiroshige. Une vision de la partie centrale du Japon en miniature, en somme.



LienLa butte au cône parfait représente le Mont Fuji ; l'étang, le lac Biwa


Tracé de la grand'route Tôkaidô. Au fond, la réplique du pont Nihombashi de Tokyo, point de départ réel de la voie commerciale

Maison de thé dans un cadre de verdure


Tout près de Kumamoto se trouve aussi le mont Aso, la plus grande caldeira du monde. Si le volcan est toujours en activité de nos jours, ça ne nous a pas empêchés d'y aller faire un brin de randonnée.

Volcan vu d'en bas

Désert volcanique


Limites de la caldeira, au loin


Volcan vu d'en haut, avec ses différents cratères éteints et en activité



~Hiroshima


Hiroshima, la cité du souvenir. Cette ville qui ressemble à tant d'autres au-travers du Japon, reconstruite à la va-vite au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, n'a gardé que quelques cicatrices urbaines de la bombe atomique, rassemblées au cœur du centre-ville autour du Parc de la Paix. Mais paradoxalement, la rareté de ces reliques ne fait que décupler leur puissance évocatrice. Et en entrant dans le Musée de la Paix, ce n'est pas un tourbillon, mais bien un tsunami d'émotion qui vous engloutit tout entier.

Montre arrêtée sur 8h15, heure d'explosion de la bombe atomique.

L'état d'Hiroshima après la bombe. La boule rouge représente, à l'échelle, la boule de feu qui suivit instantanément l'explosion et brilla au-dessus de la ville, brûlant tout ce qui se trouvait en-dessous

Quelques photos étaient aussi présentées. Celle-ci a été prise une demi-heure après l'explosion


Divers documents et conversations confidentielles ont aussi été dévoilées, expliquant en détails pourquoi le Japon a été choisi pour tester la bombe atomique et quelles cibles ont été retenues

La flamme atomique a été si puissante qu'elle a brûlé jusqu'aux motifs et écritures sombres qui captent la lumière

Le Dôme atomique, seul bâtiment ayant survécu à l'explosion... car se trouvant quasiment sous l'épicentre. La puissance dégagée s'est donc exercée à la verticale sur la construction, l'enfonçant au lieu de la balayer .



~Miyajima

Miyajima, alias "L'île sanctuaire". Miyajima, dont le torii rouge flottant orne tous les guides du voyage du Japon. Miyajima, l'île sacrée ne comportant ni hospice ni maternité, étant interdit d'y naître comme d'y mourir. Miyajima, l'un des trois plus beaux panorama du pays, au XVIIe siècle comme aujourd'hui. Miyajima, où je rêvais d'aller et où j'ai enfin posé le pied.


Le sanctuaire d'Itsukushima, vu ici à marée basse, a été construit sur pilotis pour éviter que les visiteurs posent le pied sur l'île sacrée. A la place, ils passaient en bateau sous le torii flottant et accostaient directement à la jetée qu'on voit au milieu.

Assez impressionnant en vrai, flottant au-dessus des eaux à marée haute, le sanctuaire d'Itsukushima est classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO et tout le tralala


Miyajima est aussi le foyer de toute une colonie de cousins japonais. Les daims sont en effet considérés comme les messagers des Dieux.



Un peu plus haut sur l'île, sur le mont Misen habité des Dieux se trouve le Daisho-in, l'un des plus importants temples de la secte Shingon, branche du bouddhisme ésotérique. Magie et esprits se font ressentir en ces lieux quasi-déserts où seules de petites statuettes bon esprit se laissent voir, éparpillées dans les jardins.


Le temple vu d'amont


Les Sept Divinités du Bonheur et leur pactole

Tengu !




Vue sur la Mer Intérieure depuis le sommet du Mont Misen

A marée basse, le chemin est tout tracé. Au revoir Miyajima, tu seras devenu en l'espace de deux jours mon endroit préféré au Japon