vendredi 22 juin 2012

Le paradis des coiffeurs

Grande nouvelle : aujourd'hui, je suis allé chez le coiffeur. J'ai troqué ma coupe afro - anormalité du climat sur l'archipel - contre une chevelure de beau gosse.

Admirez le travail

Remarquons tout de même qu'au pays des manga et anime, réputés pour leurs coupes de cheveux improbables, j'ai échappé au pire. En effet, le nawak capillaire ne se trouve pas que sur papier recyclé et écrans LCD. Faisons un petit tour à Harajuku, grand temple des modes underground, pour remplir notre besace d'exemples choisis aux petits oignons :








Si le Japon (ou tout du moins certains quartiers de Tokyo) sont plus tolérants concernant les coupes de cheveux que la France, il faut remarquer que les salons de coiffure sont aussi très différents entre les deux pays. Analysons voir le phénomène à travers le miroir des expatriés au Japon, j'ai nommé Charisma Man.


Notre looser de héros est dans une situation bien compliquée : aux prises avec des locaux, il est soumis à une séance de torture... qui n'est rien d'autre qu'une séance chez le coiffeur. Si l'aspect douloureux se retrouve dans le porte-monnaie (avec des prix à peu près deux fois supérieurs aux salons de Paris), bien d'autres éléments sont plutôt fun :

1. Au Japon, vous ne calez pas la tête dans l'évier pour qu'on vous lave les cheveux, non, c'est le fauteuil qui bascule pour vous mettre le chef sous l'eau chaude. Et pendant ce processus, on vous met une serviette sur le visage pour vous protéger de toute éclaboussure. Vu que ce n'est pas assez drôle si on ne le fait qu'une fois, on vous lave les cheveux avant et après la coupe. Amazing !

2. Les coiffeurs étant bien occupés dans le secteur, il n'est pas rare qu'il vous faille attendre un petit peu si vous vous pointez sans rendez-vous. Au lieu des magazines féminins morbides dispersés sur une table basse comme dans la salle d'attente d'un hôpital, ce sont des étagères entières de mangas classés par séries qui vous sont proposées pour passer le temps, parfois avec la télé allumée et même la PS2 prête à chauffer. Ah, le service japonais... Dans le même ordre idée, on peut se faire proposer un petit massage et se faire apporter une serviette chaude pour se débarbouiller après la coupe

3. Je ne sais pas si les coiffeurs sont aussi loquaces que ça dans la langue de Shakespeare hors du ghetto américain de Roppongi, mais lancez-leur quelques mots en japonais et les vannes s'ouvrent tout à coup. Si les questions traditionnelles du type "D'où venez-vous" et "Que faites-vous au Japon" sont légion, dites-leur que vous n'utilisez jamais de gel et vous serez sûrs de soulever des concerts d'expression ébahies et des yeux grands comme des assiettes.

Eh oui, car il y a une race de jeunes qui pullule dans les salons de coiffure, grande consommatrice de Vivelle Dop Fixation Extrême et qui est la seule à pouvoir compléter les 30 points de sa carte de fidélité en un mois : les hosts.

Silhouette longiligne, cheveux mi-longs en mode manga, nonchalance et air de ressemblance avec Squall de FFVIII : le host dans toute sa splendeur

Le host est une espèce nocturne : chassant en bandes dans les quartiers branchés des villes japonaises, ils sont en recherche de demoiselles jeunes ou moins jeunes susceptible de les suivre dans leur repaire pour leur payer des coups à boire en se délestant de quelques milliers de yen. Les grands carrefours les soirs de week-end sont les lieux de prédilection de ces jeunes à la coupe manga, foulant le pavé en compagnie des rabatteurs d'izakaya errant comme des âmes en peines leur menu à la main, et des distributeurs de flyers, lumpenproletariat des temps modernes affublés de divers costumes pour les rendre plus visibles.

Ce qui est étonnant, c'est que ce système de clubs d'hôtes/d'hôtesses (qui sont par ailleurs séparés) marche du tonnerre au Japon. Dans toutes les villes d'une certaine importance où je suis allé - jusqu'à la très provinciale Matsumoto - il y avait toujours au moins un établissement de ce type dans les quartiers plus ou moins hype. D'une certaine façon, on pourrait dire que les hosts et hostess sont les successeurs modernes des geisha : chargés de tenir compagnie et de divertir leur clientèle, ils restent dans un flou total quant à offrir des prestations sexuelles. Tout comme les geisha pendant les siècles passés (sans doute plus aujourd'hui), ça dépend des personnes, ça dépend des clients. Mais plus le client est régulier ou VIP, plus il y a de chances pour que ça balance dans cette direction.


Notez qu'il y a quand même une différence de prestation

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hauska tarina !!!!

Anonyme a dit…

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