lundi 10 octobre 2011

Let's dance, baby !

Photo : Teams de rockers à la Grease s'affrontant en dansant le rockabilly au parc Yoyogi.

Je m'étais promis de ne pas faire de bilan parce qu'un bilan, ça trompe énormément (et puis ça rapproche de la fin), mais je n'ai pas envie de réviser pour mon test d'idéogrammes et ce blog est encore désespérément vide.

Bref, ça fait un mois que je traîne mes sabots à l'autre bout du monde.

Mais en fait, ce n'est pas vrai. Ca ne fait pas un mois, mais un mois et une semaine. Bitches.

Beaucoup de choses se sont passées pendant ce mois. Beaucoup de choses agréables et à peu près rien de pénible. Je me suis habitué à voir des bridés partout, à entendre parler japonais autour de moi et n'en capter qu'une partie, à parler anglais jour après jour pour communiquer avec mes semblables et à me sentir horriblement frustré de ne toujours pas être capable de lire un magazine sans dico. Ca fait un mois et des poussières que je suis ici, mais j'ai l'impression que ça fait bien plus longtemps. Deux mois ? Trois mois ? Six mois ? Je n'ai pas vraiment eu la grosse prise de conscience "OMFG je suis au JA-PON, à huit fuseaux horaires de la France et à l'autre bout du globe !", étant trop shooté le premier jour et n'y faisant plus trop attention après. En vérité, je me sens ici comme à Langres, Paris ou Helsinki : chez moi.

J'ai aussi rencontré des gens. Beaucoup de gens avec des prénoms pas toujours faciles à retenir, à en faire des flashcards sur Anki. Et à ne toujours pas s'en rappeler un mois plus tard, à en rougir de honte. Parmi toutes ces personnes rencontrées lors de soirées, de sorties ou dans les salles de classe, beaucoup sont des étudiants d'échange comme moi, plus ou moins paumés mais aussi fous les uns que les autres.
Certains sont devenus des amis proches, notamment dans la résidence où une grande famille internationale s'est formée, les assistants de résidence japonais et les plus de 25 ans jouant le rôle des grands frères et grandes soeurs tandis que Nakamura-san endosse le costume de l'adorable grand-mère. Mais d'autres connaissances plus ou moins proches sont des japonais, des vrais de vrai, des étudiants de Niji no kai ou de WIC avec qui le courant est mieux passé que le simple échange de Facebook et de numéro/adresse mail de portable. Des gens qui se sont rappelés de moi au grand pique-nique au parc Yoyogi hier et qui se pointés de suite pour me dire bonjour, voire pour me parler en français s'ils l'ont assez bien étudiés.
S'il y a une chose fantastique dans ce début de séjour, c'est que je n'ai pas la sensation d'avoir fait un faux-départ, de louper le coche comme je l'ai un peu fait à Sciences-Po en première année. J'ai vraiment l'impression d'être en train de me refaire une vie ici, au pays du Soleil Levant, où l'astre diurne se lève à 5h30 et se couche à 18h.

Ce pique-nique m'a aussi fait prendre conscience de mes progrès. C'est pas encore la joie, mais j'arrive à tenir une communication en japonais, à comprendre à peu près ce que les gens me disent et à répondre quelque chose de compréhensible pas trop hors-sujet. Et puis j'arrive peu à peu à copier l'accent japonais, à défaut de l'avoir pour le moment. Point trop s'en faut pour un début, il suffit de partir à point. A point nommé. A poing nommé.

En parlant de poing, je vais sans doute rejoindre un club de karaté à Waseda. Premier entraînement demain, je vais y aller en touriste avec d'autres gens pour voir comment ça se passe et si les gens sont assez coolôs pour que j'aie envie de claquer ma thune chaque semaine à me beurrer la gueule avec eux. C'est comme ça que ça se passe au Japon.

Et puisqu'on parle de poing, je ne résiste pas à l'envie de vous montrer comment l'à-peu-près équivalent de nos Fils d'Arcueil soulève les foules, en compagnie des charmantes pom-poms du cru. C'était à une réception donnée par l'université aux nouveaux étudiants d'échange, le truc assez hilarant où il y a plein de bouffe qui disparaît on-ne-sait-où et où on joue les chansons emblématiques de l'université pour apprendre à être un bon supporter. Ici, c'est Kompeki no Sora, soit Le ciel azur. C'est joli, c'est punchy, mais niveau cheerleading ça doit donner bien mieux dans un stade de 100.000 personnes.


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