mercredi 30 novembre 2011

Quand la kermesse s'adapte à l'université : Waseda-sai !

Je vous ai parlé du Sôkeisen comme grand évènement attendu par les étudiants de Waseda avec impatience. Mais ce que je ne vous ai pas dit, c'est qu'il y a une autre manifestation de liesse estudiantine qui surpasse le match de base-ball : le festival de Waseda (早稲田祭, Waseda Sai pour les puristes). Il s'est déroulé sur deux jours le 5 et 6 novembre cette année, soit il y a quasiment un mois. Ouaip, je retarde.

Nécro-blogging, vue d'artiste.

Quand on parle de fête d'école, on peut avoir en tête l'image de la kermesse de maternelle ou de primaire. Voir celle des fêtes de l'aumônerie. Mais au contraire de la France, ce genre de festivité se poursuit au-delà du collège et prend des proportions considérables au lycée et à l'université. Peut-être y a-t-il un peu la volonté de réaliser la plus belle fête pour faire la nique aux établissements rivaux, mais tout le monde y met du sien avec passion, vraiment au taquet. En premier lieu, les clubs en ébullition qui multiplient les stands de bouffe, les costumes, les pancartes et qui mettent pignon sur rue en investissant les salles de classe pour présenter leur philosophie et leurs activités. Mais surtout, il y a les performances artistiques et sportives qui transforment le campus entier en une vaste scène de spectacle. Il suffit de lire des mangas touchant un minimum à la vie lycéenne ou étudiante comme Negima!, sans doute Love Hina et peut-être même Lucky Star pour en avoir un bon aperçu.

Ouaip, il y a du monde. Un brin compliqué de circuler, pas vrai ?

Le festival de Waseda étant très réputé, chaque année se déroule une épreuve de force pour égaler l'édition précédente. Je n'ai aucune idée du budget nécessaire à un tel évènement, mais ça ne m'étonnerait pas qu'il égale le PIB du Burkina Faso. A vrai dire, l'équipe étudiante organisatrice ayant bossé sur le festival depuis le début de l'année a invité plusieurs stars au premier rang desquelles se trouve l'omniprésente bande des AKB48. Bien entendu, le concert était à guichet fermé et les billets se sont écoulés d'une traite. Entre autres, le très connu L'Arc~en~Ciel a poussé la chansonnette avec d'autres groupes n'étant connus que des Japonais ou des fanas de J-pop/rock. La fréquentation du festival a donc culminé à 10.000 visiteurs sur deux jours... à moins que ce ne soit 100.000 ? Adultes, vieux et écolières s'étant joints à la fête, c'était un peu a foire du Trône entre les salles de cours.


Un cosplayeur s'est caché dans la foule, sauras-tu le retrouver ?


Les "Yakisoba de l'Amour"...

... et les Hearts Taiyaki. La passion était aux premières loges.

Même cette réplique hilarante de la statue d'Ôkubo pouvait en témoigner.


Pancarte pour la promotion du club de recherche sur Doreamon. J'aurais bien aimé aller jeter un coup d'oeil pour voir de quoi il en retourne...


Alors ça, je n'ai aucune idée de ce que c'était. Le mec est resté debout dans son sarcophage pendant un bon moment, forever alone.


L'Amicale des Animaux Pédophiles était aussi de la partie. Ici, Pedo-Winnie l'Ourson

Pedo-Totoro


J'ai découvert par la même occasion qu'Ace était membre du club de culturisme de Waseda

Parmi les shows que j'attendais le plus, les Shockers tenaient le haut du pavé. Qu'est-ce que cela ? C'est tout simplement l'équipe masculine des pompoms de Waseda que je m'étais attendu à voir à l’œuvre au Sôkeisen. Mais ils ne s'étaient pas défilés pour tirer au flan, non, c'est juste qu'ils ne jouent absolument pas dans la même catégorie que les minettes en minijupe et queue de cheval. Là, on est à un niveau international.

Et après, on fait la Tour Eiffel !

Ils ne sont pas juste bons, ils sont excellents et ont un bon sens du spectacle. En démontre cette partie du show centrée sur... Pokémon !




Si le show des Shockers a bien réveillé la foule le dimanche matin, la suite des évènements ne m'a pas laissé de marbre non-plus. A peine étais-je revenu du côté de la scène extérieure que les joueurs de taikô se sont mis en place. Le taikô, c'est le tambour japonais. D'une taille variable allant du petit objet déplaçable à la machine de guerre fixée, il se joue avec deux courts bâtons de bois qu'on tape soit au centre de la peau du tambour pour avoir un son grave et profond, soit sur la périphérie pour une note plus sèche. Résultat : un rythme purement japonais et le bonheur des oreilles comme des yeux. Car les joueurs ne se contentent pas de tambouriner comme des bourrins, ils s'élancent dans tous les sens, tournant et virevoltant dans une danse réglée au millimètre.




A ces lestes musiciens ont succédé d'autres danseurs, un peu plus conventionnels. Quoique... pas tant que ça du point de vue Occidental. Les Samouraï dansants (踊り侍, Odorizamurai) ont effectué pendant une bonne heure différentes danses traditionnelles japonaises plutôt punchy, leurs vêtements passant en un tour de manche du vert au rouge selon le tempo de la musique. Non seulement je veux leurs fringues magiques, mais en plus je veux savoir danser comme eux.






Après quelques Yakisoba de l'Amour, Hearts Taiyaki ou encore des Mirage crêpes foireuses dont le papier bouffe littéralement la crêpe, j'ai fait un tour rapide dans quelques salles de classe. J'y ai trouvé entre autres un club d'agriculteurs faisant des dégustations de mandarines qu'ils ont planté et cultivé eux-mêmes, ainsi qu'un club de sweet lolita où il m'a suffit de rester trois minutes pour me sentir mal à l'aise entouré de tant de dentelle, flonflons, boucles anglaises, accessoires mignons, de rose et autres couleurs crème. Je suis sûr que si j'étais resté là un peu plus longtemps, on m'aurait séquestré dans un pays des Merveilles à la Tim Burton où des fillettes fringuées comme la Dame de Coeur m'auraient torturé jusqu'à mon dernier soupir.

On passe d'un extrême à un autre avec le karaté bien bourrin de mes sempaï du club. Donnant une petite représentation en plein air devant l'emblématique auditorium Ôkuma, ils ont simulé des combats, exécuté quelques kata, expliqué les règles principales avant de faire une démonstration de force. Tuiles, plaques en contreplaqué et battes de baseball en ont fait les frais.






Ils ont bien raison de serrer les fesses.

Etant tombé sur des amis de Niji, on est partis en groupe vers l'immense hall allant trembler sous les feux de la cérémonie de clôture. Là je brode un peu, parce que je me suis défilé un brin avant le début de la cérémonie pour prendre un peu de repos bien mérité. Ca ne m'a pas empêché de tomber sur la caravane de la muerte qui m'a transporté direct au Carnaval de Rio. Pompoms, danseurs, sportifs, artistes et autres festivaliers de tous horizons se trémoussaient au son de la fanfare et au rythme de la batucada, portant autant de bracelets fluos que possible et tentant d'embarquer les policiers dans leur folle sarabande. Ambiance de folie en plein milieu de la rue !


Il s'est passé tellement de choses que je n'ai pu voir qu'un quart du dixième de toutes les animations. J'ai raté en particulier le concours du Roi de Waseda (早稲王, Wase-ô) où des types se surpassent en épreuves insensées pour prouver qui est le plus... le plus... déglingué ? de toute la fac. Une épreuve en particulier consiste à bouffer le plus d'une certaine espèce de petits poissons vivants en une minute. Autre compétition passée outre mon emploi du temps : celle de la Wasejo (早稲女, cf mon post sur l'amour et les clichés), alias de l'étudiante modèle de Waseda. Je n'ai pas vraiment su de quoi il en retournait exactement, mes questions n'ayant attiré que sourires crispés et réponses évasives. Je suppose qu'il y a de l'alcool, des physiques avantageux et un bitch-contest impliqués.


Et si vous en voulez encore, voilà une team de mecs exécutant à la perfection des chorégraphies féminines très connues de ce côté du globe


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