lundi 26 septembre 2011

Tokyo Game Show 2011, entre geeks et attention whores

Il s'est passé tellement de choses awesome ces derniers temps que je n'ai pas eu l'occasion de balancer un post par jour. Quoi qu'il en soit, il est grand temps de rattraper ce vilain retard.

En décidant de venir passer une année au Japon, j'avais presque oublié que c'est LE pays des jeux vidéos où tout sort 1 an en avance et où on rêvait de vivre à l'âge de 11 ans pour troller les Européens avec la nouvelle version de Pokémon. N'ayant pas suivi l'actualité des jeux vidéos depuis un bail et n'ayant pas acheté de nouveauté depuis le fabuleux Ôkami (je préfère les téléch rattraper mon retard avec des émulations ou découvrir des pépites freeware), j'en suis venu à confondre l'E3 avec un nouveau rasoir Gillette et à croire que le Kinect était un nouveau modèle de portable. Eh bien non. Pourtant, quand ma camarade de résidence Emma la Danoise m'a appris que le Tokyo Game Show se déroulait au deuxième samedi de mon séjour, j'ai sauté sur l'occasion pour acheter un billet et réserver ma journée. Attention attention, post 100% geek en vue.

Bien qu'elle s'appelle Tokyo Game Show, cette convention ne se déroule pas à Tokyo mais dans la banlieue de Chiba, à un peu à l'est de la capitale. Vu qu'on était un petit groupe de personnes réparti entre les trois résidences universitaires à vouloir y aller, on s'est donnés rendez-vous le matin vers 9h pour marcher jusqu'à Takadanobaba et prendre le train ensemble. Comme souvent quand on n'a pas encore de portable, on s'est loupés. C'est donc une petite troupe 100% Sôdairyô qui a changé de train à Shinjuku, direction Kaihinmakuhari. Nom à rallonge, espace immense. 2km² d'espaces de conférences, de bâtiments gigantesques et de passerelles en béton les reliant entre eux. Au bout d'un quart d'heure de marche en suivant les instructions d'innombrables larbins en T-shirt bleu, nous sommes arrivés devant le bâtiment qui nous intéresse : Makuhari Messe.


On se croyait au bout de nos peines... point du tout ! La queue sur la photo patientait pour contourner le bâtiment et se rendre dans la véritable zone d'attente, véritable parc à bovins où les différentes sections se remplissaient de monde puis se déversaient successivement vers la zone de contrôle. J'ai été impressionné par ce système, c'était tout sauf le bordel bien que plusieurs centaines de personnes se pointassent chaque minute. Et, miraculeusement, c'est là que nous avons retrouvé nos camarades des autres dortoirs. Ca tombait bien parce que l'une des demoiselles de ce groupe avait un joli parapluie couleurs LSD qui nous a évité quelques coups de soleil bien méchants. Une heure d'attente sous un soleil de plomb devient vite supportable avec une ombrelle.




Et ça y est, nous sommes à l'intérieur. Première impression : c'est immense. Imaginez un hall grand comme trois fois Villepinte, et triplez le tout pour prendre en compte l'ensemble du parc d'exposition. Paris Nord peut retourner se coucher.


Minuscule fragment de l'immense espace

Qu'est-ce que vous préférez, que je parle de jeux vidéos ? Alors, parlons de jeux vidéos.

Il y avait pas mal de monde présent et beaucoup de nouveautés. Au niveau des développeurs, on avait en vrac Capcom, Square Enix, Namco, Sega, etc... qui avaient tous leur "petit" espace d'exposition reconnaissable à des kilomètres à la ronde. Seul Nintendo brillait par son absence, le développeur ayant son propre évènement à un autre moment de l'année.

Capcom is in da house. Jeu-phare présenté au salon ?

Street Fighter X Tekken, un jeu qui a l'air bien marrant et bien abusé.

Vous cherchez Square Enix ? Suivez le Chocobo !

Haters gonna hate

Sans doute pour décongestionner l'espace, chaque exposant avait deux stands différents : l'un pour la présentation des jeux, les conférences, les commentaires des réalisateurs, etc... et l'autre pour le test des jeux par le public. Cette séparation a porté ses fruits, vu qu'on n'avait presque jamais l'impression d'étouffer dans la foule alors qu'il devait y avoir un bon multiple de toute la faune de Sciences Po. Mais cela n'a pas empêché, bien sûr, d'avoir des files d'attente abusées pour jouer aux jeux les plus prometteurs.

Parmi les jeux exposés, deux sont vraiment sortis du lot. Le premier est Dragon's Dogma (PS3/Xbox360), un jeu d'action/aventure qui tend au MMORPG où on bute toutes sortes de créatures mythologiques. Les graphismes sont merveilleux, le système de combat a l'air pas mal avec des actions dynamiques à la Shenmue et puis bon, buter un Griffon après s'être farci une armée de goblins, ça a quand même sacrément la classe. Quant au second, Asura's Wrath (PS3/Xbox360), il a tout du jeu bien bourrin où on incarne une divinité déchue et où on bute tout le monde sur son passage. Loin d'avoir la dimension mystique du premier jeu, il a tout de même l'air bien sympa et rien ne vaut une débauche de violence après une rude journée de boulot.

Du côté des bouses à venir, Final Fantasy XIII-2 tient le haut du pavé. Je n'ose même pas parler de déception. On aurait pu croire que Square Enix avait retenu la leçon du fail de FFX-2, mais non...

N'ayant pas eu le courage d'attendre 2x 90mn pour jouer à ces deux pépites prometteuses, j'ai préféré chercher des merveilles moins courues... Et à ma grande surprise, je suis tombé sur SoulCalibur V, nouvel opus de ma série de baston préférée ! N'ayant pas joué à la quatrième édition, je ne sais pas du tout où en est l'intrigue (qui a bien stagné entre le II et le IV, à mon grand désespoir), mais on semble être passé bien plus loin.
Sur les quelques persos jouables dans cette version démo, on a bien sûr Siegfried qui a désormais une gueule de vieux loubard trentenaire, mais aussi Ivy qui n'a pas changé d'un poil, Astaroth encore plus bourrin, Maxi toujours aussi impec, Mitsurugi toujours aussi hirsute et Voldo toujours aussi WTF. En revanche, pas mal de figures incontournables ont été mises au rebut et remplacées comme le fut Li Long en son temps : une autre jeune femme ninja a remplacé Taki, une autre blondasse a pris les armes de Sophitia, un jeune éphèbe castagne comme Lizardman, etc... D'autres personnages complètement inédits sont aussi apparus, comme une gente demoiselle qui se bastonne plus ou moins par télékinésie ou encore un gars qui semble faire équipe avec un esprit pour buter ses adversaires.
Au niveau de la jouabilité, c'est fluide, très fluide. Je ne sais pas à quel point ça s'est amélioré depuis l'épisode précédent, mais on prend beaucoup de plaisir à donner des coups et à en recevoir (ouaip, je me suis fait latter, et par un autre Français de surcroît).

C'est bien beau tout ça, mais on ne trouve pas que du jeu vidéo au Tokyo Game Show. Oh non ! Comme dans toutes les grandes conventions du genre, c'est là-bas qu'on peut trouver un autre type de chevreuil, modèle asiatique, venu se montrer paré de ses plus beaux atours : le cosplayeur.


Loin des trucs dégueulasses qu'on peut trouver à la Japan Expo, ici, tout semble de niveau professionnel. D'une part par le nombre hallucinant de restrictions qui ont été faites sur le cosplay (interdiction de se déguiser en figure de l'autorité publique, accessoires de moins de 20 cm seulement, pas de costume imposant en papier-mâché, interdiction d'entrer déjà déguisé, etc...), et d'autre part par la qualité incroyable du résultat. Ce sont vraiment des types qui savent poser, et bien. Et c'est sans parler de la horde de photographes venue dénicher les perles du cosplay, sans doute pour leur proposer des contrats avec des boîtes spécialisées. On n'est plus au simple plaisir de se déguiser là, ça devient du modeling pur et dur. Petit tour d'horizon du cru 2011...

Linoa et Ultimecia (FFVIII), plus vraies que nature




Djidane et Dagga (FFIX)


Hatsune Miku, cette idol virtuelle du vocaloïd qui n'aura pas fini de détruire mes oreilles


Jack Sparrow, le mec d'Halo et le tueur d'Assassin's Creed en plein break


Un machin sorti de Dragon Quest



Cloud (FFVII, Advent Children) et Yuna (FFX, FFX-2)


Un Chocobo rouge - avec un vrai gus à l'intérieur. Un grand moment de rire.

Florilège de personnages sans doute célèbres qui me sont totalement inconnus :







Et puis il y avait ce truc.


Sérieusement, je n'ai aucune idée de ce que peut être ce machin ni d'où il vient. Tout ce que je sais, c'est qu'il déambulait ça et là comme un vil croquemitaine et qu'il bouffait plein de friandises et autres viennoiseries avant d'en chier un joli gâteau. WTF seriously.

Ce qui est fort sympathique avec les cosplayeurs, c'est qu'ils ne sont pas farouches pour être pris en photos ni pour prendre une photo en votre compagnie. Ca tombe bien, j'avais préparé mes plus belles fringues jaunes et noires pour propager l'aura du Crit jusque dans ce temple de la geekerie.


N'allez pas croire que le Tokyo Game Show n'était divisé qu'en exposants et joueurs de jeux vidéos d'une part, cosplayeurs d'autre part. Oh ça non. Il y avait aussi une catégorie intermédiaire : celle des hôtesses.


Concrètement, leur rôle est d'attirer les visiteurs à leur stand pour faire découvrir les produits exposés. Pas de zouz à moitié à poil, pas de pub. Mais concrètement aussi, les visiteurs s'en branlent des produits et préfèrent se ruer sur les meufs les plus sexys.

Meute de photographes en chien très intéressés par les nouvelles créations d'Alienware.


Bonjour, c'est la grille tarifaire que vous avez là ?


A toute cette agitation et ce brouhaha, je préfère encore le côté kawaii des oreilles de chat.


Détrompez-vous, ce ne sont pas de simples oreilles de chat. C'est la nouvelle création de Neurowear, "Necomimi". Peut-être avez-vous déjà vu le clip qui a tourné sur Youtube en début d'année et qui m'avait complètement bluffé... Les oreilles réagissent selon l'activité cérébrale de leur porteur : s'il se concentre, les oreilles se dressent ; s'il se détend, elles s'inclinent. Je n'ai pas manqué d'attendre un peu pour tester ces merveilles et voir si c'est du vent ou pas. Ce n'était pas du vent.

Amazing !

C'est vraiment surprenant, on s'attend à un piège, mais il n'y en a pas. Le seul souci intervient quand on se concentre pour se relaxer : les oreilles dansent la java. J'ai pu échanger quelques mots avec l'exposant qui parlait anglais, il était très sympa et était passé à la Japan Expo cet été pour exposer son produit. Necomimi devrait être mis sur le marché l'année prochaine, ouvrant peut-être la voie à une foule de produits grand public zappant l'interface homme/machine. Prometteur !


Le soir venu, crevés mais heureux, on est reparti vers notre Tokyo dans un train bondé. C'est à la sortie du salon que j'ai retrouvé Xavier, ex-étudiant à Sciences-Po ayant passé sa 3A à Waseda et bossant aujourd'hui au Japon. Avec des tonnes de bons plans. Voilà qui annonce une année sans le moindre doute formidable !

1 commentaire:

Lucie a dit…

Alors le truc "chelou" ça vient de l'anime Puella Magica Madoka. C'est un monstre qui décapite une des héroïnes de la série à l'épisode ... 3. No kidding.