jeudi 8 septembre 2011

17h de voyage et un bilan carbone déplorable

Ca y est, j’y suis. Chevreuil est arrivé au pays du Soleil Levant. C’est un projet que je mûrissais depuis si longtemps que ça m’a semblé incroyable d’être vraiment là, sur le sol japonais secoué par les tremblements de terre, au commencement d’une année s’annonçant particulièrement folle. Mais je m’avance un peu – étant là depuis presque une semaine, j’ai énormément de choses à raconter et à mettre en ordre, pour peu que la connexion Internet quelque peu hésitante de ces derniers jours m’en laisse l’occasion.

Si je devais commencer quelque part, ce serait au portail de sortie de l’espace Schengen, là où un officier des douanes sous Prozac a nonchalamment jeté un coup d’œil sur mon passeport avant de me laisser passer. Et d’entrer dans la cinquième dimension par la même occasion.


Coucou, tu veux voir mon Airbus ?

Quand on m’évoquait l’aéroport Charles de Gaulle, je m’imaginais par habitude le Terminal 2D et son ambiance hall de gare où tout le monde se presse d’un point à un autre avec son jambon-beurre de chez Paul sous un bras et L’Equipe acheté au Relay sous l’autre. Après tout, voyager à l’intérieur de l’Europe ou pas très loin autour en moins de cinq heures est devenu quasiment la même chose que prendre le train. Mais là où j’étais, man, c’était la zone internationale. Vas-y que je te mette des boutiques Lanvin, Chanel ou Hermès, vas-y que je te propose des massages d'1/2 heure pour faire passer ton jet-lag, vas-y que je te mette des îlots PS3 à disposition... Remarque, c'était plutôt coolôs vu que mon ami A380 avait 3 heures de retard.

Une fois à l'intérieur, j'ai découvert avec émerveillement la cabine coquette avec des sièges épais, larges et confortables, des tringles pour suspendre son manteau, des chaussons pour ne pas avoir froid la nuit, des stewards aux petits soins... Ah ben non, ça en fait, c'est la classe Affaires. Pour moi, c'est derrière le rideau. Jolie feinte.

Problem, sir ?

Quand on prend un amphi et qu'on y met une centaine de personnes, il a l'air complètement vide. Eh bien là, c'était pareil : on aurait cru qu'il y avait du monde, mais l'avion était aux 3/4 vide. Scandale absolu ! Le scandale est bien vite passé quand j'ai compris que je n'aurai pas de voisin mais tout un espace rien qu'à moi pour passer la nuit. Au final, j'ai préféré me faire une nuit Natalie Portman avec Black Swan et Sex Friends...

Soit dit en passant, Black Swan est un film overcheaté qui n'a fait que reprendre le principe de Perfect Blue pour le transposer à la danse classique. Et le personnage principal aurait mérité quelques paires de claques.

Si je devais résumer le vol, j'emploierais les termes "bien mais douloureux". La position du foetus ou de l'opposum n'étant pas très facile à tenir sur une banquette, faire le cadavre la tête sur l'accoudoir m'a semblé une solution plutôt confortable jusqu'à ce que je me fasse avoir par des crampes. Comme prévu, le sommeil n'était pas vraiment au rendez-vous. Le bon point dans tout ça, c'est que j'ai pu faire des photos plutôt sympa.

Lever de soleil au-dessus de la Sibérie, c'est maintenant que les choses commencent.

De façon très surprenante, l’arrivée s’est faite sans le moindre heurt. Pas de queue à l’entrée du territoire, où je craignais encore entre deux enregistrements d’empreintes digitales qu’un délit de faciès m’interdise le passage ; pas d’attente aux bagages où ma valise était arrivée pile en même temps que moi (synchro sisi tmtc) ; pas d’attente aux douanes où j’ai bafouillé quelques mots pour prouver que je pouvais me débrouiller un minimum ; pas d’attente à la sortie où m’attendait tout un comité d’accueil.


Premier contact avec le Japon, ses 30°C et 60% d'humidité

Deux cercles de Waseda orientés vers l’accueil des étudiants étrangers (Niji no Kai – la rencontre de l’arc-en-ciel – et la WIC pour Waseda International Community) s’étaient réunis pour nous préparer un programme d’orientation détonnant. Ca a commencé avec le pick-up service à l’aéroport, où on a établi un premier contact, échangé nos Facebook et acheté nos billets pour le train en direction de Shinjuku qu’on a failli louper de 30 secondes, puis ça a continué à Shinjuku où l’autre partie de l’équipe a insisté pour porter nos bagages sur tout le trajet jusqu’aux résidences, et ça continue encore avec son lot de réunions de présentation de l’université, d’aide aux démarches administratives et surtout de fiestas dans les résidences. Ces deux derniers points méritant un article à part entière, je vais y revenir très vite.

Bref, presque une semaine après l’arrivée, je me suis bien installé et me sens déjà comme chez moi. Beaucoup de choses sont à apprendre – en premier lieu le nom et la nationalité des dizaines de milliards de personnes que j’ai rencontrées – mais j’ai une année pour assimiler tout ça et bien plus encore. Car au final, c’est à ça que sert une année d’échange, non ?

... Poker faces.

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