vendredi 17 février 2012

Chevreuil VS Wild 4/5

Jour 4 : La ville du Château et la ville du Temple

Réveil rapide, petit-déjeuner inhabituel à base de gyûdon chez Matsuya et c'est reparti de petit matin pour visiter Matsumoto. La ville se réveille doucement, les rues sont désertes, le ciel est clair et le froid, glacial. Une fois la cité traversée, j'arrive à l'attraction qui m'avait fait rêver de Matsumoto depuis un moment : son château. J'avais vu des photos et trouvé ça magnifique, mais là... c'est bien plus que ça. C'est merveilleux.


Brume sur l'eau des douves

Oiseaux de proie sur le Château du Corbeau

A Matsumoto, les montagnes ne sont jamais loin



Si j'ai eu la chance de voir le château dans la lumière du petit matin sans aucune horde de touristes à l'horizon, je me suis fait avoir sur un autre point : le château lui-même était fermé. Congés de fin d'année oblige. Bon, disons que c'est une invitation à revenir une autre fois !

Du coup, je me suis beaucoup baladé dans cette ville pleine de puits et de canaux. Disons que ça donne bien plus envie qu'au milieu de la nuit.


Les gens venaient les uns après les autres remplir leur 36 jerricanes. C'était drôle.



Bibelots du Nouvel An

L'onsen de la veille, retrouvé dans la lumière du jour


L'horloge tournant, je zappe le musée des estampes, tamponne mon pass Seishun 18 et saute dans le train à la mi-journée. Avançant tout doucement dans la vallée, il commence à gravir une montagne à la façon Tintin et le Temple du Soleil avec quelques lacets avant d'arriver à un col, ouvrant un bien joli panorama sur ma prochaine étape : Nagano.

La vallée de Nagano

Grand hall de la gare

Nagano, ville des Jeux Olympiques de 1998. Ce n'est pas l'héritage sportif qui m'a attiré sur les lieux, mais bien plutôt son héritage spirituel. En effet, Nagano a été construit tout-autour de ce qui est l'un des temples les plus connus des Japonais : le Zenkô-ji. Je vais vous épargner le copier-coller de Wikipédia, mais sachez juste qu'il a été fondé au VIIe siècle, que Nagano a été construit autour du temple et que c'est l'un des rares temples où se déroule encore un pèlerinage important.

Voie d'accès au temple, bordée d'échoppes et d'autres marchands

L'un des immenses et effrayants gardiens du temple

Parmi ses particularités, notons la présence d'une statue de Bouddha - peut-être la première importée au Japon - cachée des regards dans un secret absolu tel que le prêtre principal lui-même n'a pas le droit de la voir. Seule une copie est présentée au public tous les six ans, attirant une grande foule de fidèles... Ca fait rêver, pas vrai ? Ajoutons à cela une statue de Binzuru, un médecin ami du Bouddha, que les croyants viennent toucher pour guérir de leurs maladies au point que la surface en est toute polie... A l'intérieur, où les photos sont interdites, le temple est plongé dans une semi-obscurité mystique. Il en ressort une impression de sacré incroyable qui m'a fait rester sur les lieux bien plus longtemps que je ne l'aurais pensé. Et pourtant, j'ai loupé la dernière visite dans les ténèbres de la crypte...

Le temple Zenkô-ji, lieu spirituel incroyable

Statues de Jizô, protecteur des enfants et des voyageurs

Le soir tombant, je retourne à la gare de Nagano pour prendre un train d'une ligne non-JR, la bête, étonnement moderne pour sa destination, répondant au doux nom de Special Express Snow Monkey. Destination : la ville thermale de Yudanaka perdue dans les montagnes. Il fait noir, il neige et il y a de la glace sur la route, mais j'arrive à rejoindre mon logis.



Plan logement #4 : L'onsen, ou établissement de bains japonais

Arrivé à l'Uotoshi ryokan, je fais la connaissance du très sympathique propriétaire avec qui j'avais échangé une paire de mails, j'accomplis le check-in et je monte déposer mes affaires dans la chambre. Tatamis au sol, futon préparé dans un coin : impeccable. Je me mets en yukata, descends au rez-de-chaussée et profite de ce que les bains soient ouverts H-24 pour me détendre un max. Eau chaude, vieille baignoire, bonne ambiance.

Vieille baignoire en bois de cyprès, à la lumière du jour

Petites douches pour se laver avant d'entrer le bain - hors de question de les ignorer!

Salle de repos et de toilette à l'entrée du bain

Je remonte quelque temps plus tard pour me prendre un thé vert de derrière les fagots dans ma chambre, et surtout... glander sous le kotatsu !

Coucou kotatsu !

J'en avais entendu parler, je savais que c'était coolôs mais je n'aurais jamais imaginé que ce soit aussi jouissif. Ce n'est pourtant pas grand chose : une couverture épaisse calée sous une table basse avec un système de chauffage en-dessous. Et pourtant, c'est un élément assez important de la culture japonaise liée à l'hiver (avec le mix clémentine-mochi placé sur la table). Dans le temps, c'était un véritable poêle qu'on plaçait sous la couverture, déclenchant donc une fois sur trois un sympathique incendie qui détruisait tout le voisinage ; de nos jours, c'est devenu un système à rayons infrarouges. Mais le principe est le même : dans une maison mal isolée, qu'elle soit en bois ou en béton, où les murs et les fenêtres transpirent le froid, s’asseoir à la table, mettre les pieds sous le kotatsu et sentir ses jambes au chaud est juste fantastique. S'il y a bien une chose que j'aimerais rapporter en France, c'est bien ça : un bon kotatsu pour passer l'hiver !

Les animaux aussi savent profiter des bonnes choses

Le kotatsu a juste un inconvénient : une fois qu'on s'est mis dessous, on n'a plus aucune envie d'en sortir. C'est donc en me faisant violence que je m'en suis extirpé pour mieux m'effondrer dans mon futon. Première nuit plus ou moins normale pour me préparer au mieux à la dernière journée de voyage...

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